Eléments de grammaire



mach




1.~ en tête de phrase (comme une particule de modalité d’assertion), avec le sens ‘à ce qu’il paraît, on dirait que…’
tlein ōtimāyilih ? mach huel ōchichīliuh in mīxtelolo, que t’est-il arrivé? A ce que je vois, tu as les yeux tout rouges (‚rougis‘).
āquihqueh in ? mach ahmo mexihcah, qui sont ces gens ? Apparemment ils ne sont pas mexicains.
2.~ après un mot interrogatif, pour en renforcer le caractère d’incertitude.
tlein mach tiquihtoa ? que dis- tu donc ?
tlein mach ic tlatlahtlauhticah, dieu sait ce qu’il peut bien demander (avec quoi il fait sa demande).
mach doit se mettre directement après la partie interrogative du mot : si l’interrogatif est composé « mach » le dissocie :
āc mach ihqueh in quintzahtzilia ? qui (pl.) peut-il bien appeler en criant ?
cān mach pa ōanhuītzeh ? d’où pouvez-vous bien venir ?
A noter les expressions quēn mach tamih ou quēn mach huel tehhuātl , litt. ‘comment tu peux être’, qui peuvent s’entendre favorablement (‘quelle chance tu as !’) ou défavorablement (‘malheureux que tu es !’).
quēn mach tamih in īxquich in ōtimacōc! heureux homme, qui a tant reçu !
quēn mach huel amehhuāntin in ō amopan mochīuh in tēcocoh in tētolīnih! malheureux, à qui sont arrivées des choses douloureuses et affligeantes !
3.~ après une autre particule : mach marque alors généralement une assertion faussement atténuée – celui qui parle fait semblant de ne pas affirmer trop nettement, pour donner en fait plus de poids à ce qu’il dit (‘on peut dire que…).
tlā ximocāhuacān zan mach antlahtoah, arrêtez-vous, vous ne faites que parler.
ō mach niciyammic, on peut dire que je me suis épuisé.
ye ō mach teuhyōhuac in īxāyac, on dirait qu’il a le visage tout plein de poussière.
quil mach mocentlālihqueh in tēteoh in ōmpa teōtihuacān, à ce qu’on dit, les dieux se réunirent à Teotihuacan.
zan macheh tinēchahhua, on peut dire que tu ne fais que me gronder (sur –eh, cf. XXXIII,7).
ca huel mochintin quimomacatinemih in mīxītl in tlāpātl in macheh huel yehhuāntin in tēyacānqueh, tous s’adonnent au mixitl et au trapatl, surtout les chefs.

mach est également utilisé dans les comparaisons (XXXIII,1).


Launey Introd 339-340).